5j4            MEMOIRES DE PIERRE IDE L'ESTOILE.
disoient le Roy, et tous ceux et celles qui estoient allés ou alloient à Saint-Denis voir ceste idole, qu'il les faloit trestous pendre à Montfaucon^Ce qui répéta par trois fois; puis faisant tomber'son propos sur la justice, dit que la pluspart d'entre eux alloient, venoient et escri-voient à Saint-Denis; et que ce fils de p.....de Bear-
d'estre pendus. Le répéta par deux fois.
Celui de Saint-André, aprés avoir vomi un million d'injures contre le Roy, dit qu'on seroit tout estonné^ si on n'i prenoit bien garde; qu'on feroit donner bien-
nemi par derriere : tant il y avoit de mesehans et de faux freres parmi nous.
Le dimanche 9 de ce mois, Guafinus prescha que toutes les villes de la sainte Union estoient vendues par ces traistres de politiques; cria contre la foy victrèe (0; puis, incitant le peuple à sédition, dit ces mots : «Mes-•x sieurs de Paris, mes bons freres catholiques, vostre « ville estoit vendue; mais on ne l'a peu livrer comme « les autres. Chacun sçait cela : on y voit plus clair « que le jour. Ces menées continuent encores; et ouest « le politique qu'on en ait puni, ni qu'on parle de punir « pour tout cela?est la recherche qu'on enafaite? « Ah! messieurs de la justice, vous ne valés trestous « rien : il vous faut pendre, tous tant que vous estes. »
Le lundi io de ce mois, les chambres furent assem­blées au parlement, sur l'advis qu'avoient eu ceux de la cour qu'on ostoit le gouvernement de Paris à M. de
(0 Lafay victrêe : Allusion à Vitry, qui a^oit abandonné Ia Ligue,
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